Bichkek. Capitale du Kirghistan, 900 000 habitants.
On y est enfin. On etait presse d y arrive!
Avec Fabien, on a reve a bien des reprises d un bon petit dejeuner avec patte a tartiner, pain encore chaud, confiture, jus d orange...
-alors que s abatait sur nous le plus gros orage vu jusqu ici, a 3000m d altitude, caches sous notre seul rempart contre la pluie, le poncho a 10 euros. (il vaut ce qu il vaut, on a fini trempe et geles!)
-On en revait aussi quand on grimpait notre premier col du trajet. 64 km de cotes, non'stop, a environ 7km/h de moyenne. (Faut etre fort mentalement parfois!)
-Il y avait aussi les 47 degres celcus, autour du lac Kara-Kol. Trop loin du lac, trop loin des montagnes, trop loin des villages, et trop bas en altitude pour y trouver de l eau...
Et la, depuis 5 jours qu on est arrive, on enchaine les delicieux repas, les siestes de la mi journee...
Bichkek est pour nous un paradis: C est une ville tres russifie.
Je reprend, il pourrait y avoir confusion! Ce n est pas parce qu il y a des russes que c est un paradis, ( meme si les filles russes sont assez magnifiques), mais ils ont eut la bonne idee d y amener des magasins a l europeene: supermarches, cafes, et internet-cafe climatises!
Un peu de confort, sans depuis deux mois, ne fait pas de mal!
Et tout ca dans les regles de l art, sans depenser un sous!
On plante la tente dans le jardin d une guest house, on se prepare a manger avec les fruits et legumes achetes au bazar... ( on doit vivre avec 150 dollars jusqu au 9 septembre...)
Voila pour les nouvelles du jour, place aux nouvelles de la veille.
Osh-Bichkek
On quitte Osh tot le matin. On est a 1000m d altitude, et a cette latitude, ca veut dire grosse chaleur des que le soleil pointe son nez. On prend alors le rythme de rouler tot le matin, et tard le soir.
Bizar, la route est parfaite, une vraie nationale a la francaise. Pas un niz de poule, bandes blanches, et tout le tralala. Ca fait du bien apres la route que l on a eu pour arriver a Osh. On avance alors tranquilement, au milieu d une vegetation assez uniforme: ici, c est l heure de la moission. Tout est couleur ble. on voit par ci par la, au milieu d une poussiere imense, quelques moissoneuses batteuses drolement foutus. Puis Bizarement foutus quand on s en approche, et une fois devant la bete, on sait pas comment ca fait pour marcher...
M enfin, la route continue, ici les gens travaillent, ils sont presses, pas trop le temps de parler.
Les paysages defilent, quelques montagnes se dessinent au loin. Il fait chaud.
Soudain, on entre dans une region qui semble plus verte, plus iriguee. Un abricotier, puis deux, puis trois. Puis un cerisier, puis un prunier, puis des pommes, puis...! Puis le Bonheur! On se rempli les poches, les sacs, le ventre. Genial!
Ca nous fait passer la soif, c est plutot appreciable!

Deuxieme soir, on trouve un petit lac au bord de la route. Autour, c est vert. Ideal pour y planter la palatka. (pour ceux qui n ont pas suivi, c est la tente!) On ne sait pas trop ou s installer, ici il y a des kirghizes qui se baignent, la, il y a les vaches qui broutent... Raah, demandons a ce viel homme, ou l on peut s installer... Et bam, herreur! on tombe sur un Ouzbek! (on est proche de la frontiere) Raah, on voulait tester l acceuil des Kirghizes! Et voila, l ouzbek se comporte en briant ouzbek, il nous montre le meilleur endroit ou dormir, et comme ce n est pas suffisant, cours dans son champs, fouine durant quelques secondes, et revient avec deux grosses pasteques bien mures. Delicieuses, nos premieres, et offertes. Le lendemain matin, petite baignade obligatoire avant de reprendre la route, endroit agreable oblige!
Rebelotte, on roule entourres d ouzbeks. Ils vendent au bord des routes les pasteques, melons et fruits des champs voisins. Vous devinerez qu on nous en offrira toute la journee, tous les 10 kilometres, pil poil quand la soif vient!
Quand on croise de sympathiques ouzbeks sur notre route...
Le soir suivant, il est tard: on veut planter la palatka, mais impossible. Des champs d argouz (pasteques) partout. En plus elles sont surveillees par de mechants chiens, pour dissuader les voleurs... Tant pis, on desside de prendre un petit chemin sur la gauche. Pourquoi sur la gauche? parce qu on est con! la frontiere ouzbek est a moins de deux kilometres, et n est pas officiele. Quiconque est surpris a passer par la risque de passer un mauvais quart d heure...
Mais nous, on ne le sait pas qu elle est si proche cette frontiere. on veut juste trouver un endroit ou mettre cette fichu tente. Alors on avance dans les cultures, on avance... Et soudain, des cris viennent de droite. Un jeune ouzbek nous interpelle, pasteque a la main bien sur! " attention, il y a la militsia, ils ont des fusils... vous faites quoi ici?, et d ou venez vous?" Assez de questions pour expliquer ce que l on fait au kirghistan, ce que l on fait ici, pome dans un champs ect ect... " Je vous interdit d aller dans cette direction, c est bien trop dangereux. Venez plutot passez la nuit dans ma cabane, avec moi. Je dois surveiller les voleurs de pasteques..." Il insiste, on cede.
Une des plus belles invitations qu on est eu. 3 jeunes de 20, 16 et15 ans. Jeunes, mais extrements attentionnes. Ils feront un enorme plov devant nous, cuit au feu de bois, sous cette bancale cabane. Ils ne voudrons rien de nous. On rescend en eux le plaisir de nous acceuillir. " c est dans la tradition Ouzbek" nous disent t ils. Ils ne vont pas a l ecole, et travaillent toute l annee. Ils sont curieux, et on passera la soiree a discuter avec eux de la vie en france, du prix des choses. Ils aiment regarder les photos de notre periples...
Soiree emouvante au coeur de la population, une de plus. On les quitte avec l envie de retrouver ca en France.
On desside ensuite de quitter la route principale. Direction Sary chelek, la reserve naturelle protegee par l Unesco...
Evidement, c est magnifique. Dommage que le sentier principal soit trop victime des touristes. C est degueulasse. Bouteilles en plastiques et boites de gateaux tapissent le bord des routes. Reserve naturelle ou pas.
On arrive au lac en fin de matinee, apres avoir grimpe toute la journee. On doit avoir l air affaibli, fatigues, sales!
Tous les Kirghizes qu on croisent ont l air de nous plaindre. Mais que ce passe t il?!
Une femme s approche, elle nous tend dans un drap plie les restes de son pick-nique. Elle s en excuse, mais il n y a rien de grave, elle voit vite que ca nous plait, il n en restera pas une miette. Elle repart et revient alors avec une pasteque. Puis des gateaux, puis une soupe... Et d autres Kirghizes arrivent, heureux de voir des francais dans un coin si recule du kirghistan, et qui plus est, en velo, et tous nous offre a l heure tour de la nourriture. Sceances photos, discutions habituelles, re sceances photos... Les Kirghizes ici sont supers, Le repas de midi se terminera vers 19h00...
Bon on est pas la pour grossir, partons vite, il faut sortir des sentiers battus. Partir a la recherche des ours, cerfs, biches...
On laisse alors la tente au milieu des bois, bien cache. On prend seulement le sac de couchage, de la nourriture, et on part pour deux jours de vagabondage dans la reserve...
L endroit est magnifique. Pendant une journee, on marchera et verrons plusieurs petits lacs alpins, ou les poissons avaient l air de grouiller! Le soir venu, on se pose dans les hautes herbes. La nuit approche a grands pas, on choisi alors de se faire une petite soupe de pain au feu de bois. on se rechauffe, on discute, on rit.
Grrrrroooo, Grrrrooooo.......Soudain, on fait gros silence, on est aux aguais. Un gros bruit semble venir de juste en bas de la coline. Pas tres loin, a quelques centaines de mettres. Et Ca recommence, Grrrr Grrrr, Grrrrrooooo.... C est sur, c est un ours. Merde! On sait pas trop comment faire. Il grogne, c est tout proche, et rien que d ici, dans le noir, il n a pas l air tres sympathique... On se rassure, le feu de bois devrait l effrayer.Mais ca ne dure pas eternelement un feu, et on est fatigue. On termine le repas, le feu s eteind... Le ciel est merveilleux, d une clarte etonnante, on voit des etoiles filantes par dizaines. Mais voila, il y a un ours dans les parages! Par securite, on se blottira dans le sac de couchage, on dormira un oeil ouvert, le couteau dans une main, le briquet dans l autre.... Au petit matin, Fabien dort profondement, et moi j ecoute les bruits de la forets. C est genial, ca grouille de vie. Le moindre craquement de brindille resonne, les arbres craquent, le vent siffle... Le soleil est sur le point de se lever, je suis ses rayons eclairer petit a petit les montagnes d en face, puis les lacs que nous dominons... Spectacle magnifique. Soudain, l herbe se met a vaciller, je sors du sac de couchage, je cherche aux alentours, et tout pres d ici, j entend a nouveau le fameux Grrrrrrooooooo.... Fabien se reveille, on desside de redescendre au campement. En plus, on a peur pour les velos!
Et c est en redescendant qu on trouvera au bord du ruisseau un groupe de kirghizes qui pick-niquent, encore a l apero. ( oui, ici, l apero est une coutume bien encree, religion musulmane ou pas...). Quoi de plus naturel pour eux que de nous y inviter?...
Je ne peux vous parler avec precision de ce moment, pour le simple fait que la vodka et le gras de mouton ne m ont pas permis d assister jusqu a la fin de la fete! D apres Fabien, c est un des meilleurs acceuil qu on est eu... Je decouvre et vous laisse decouvrir en image...
Retour sur la toute principale, apres 4 jours passes dans cette reserve. On l aime pas cette route. Elle est dangeureuse. Tous les 3 km, il y a des fleurs, tous les 3 km, il y a eu des morts... Ici, ils roulent n importe comment. C est une route a deux voies, similaires aux nationnales francaises, mais il n est pas rare d y voir 4 voitures en paralleles. une voiture qui en double une autre sur la premiere voie, la meme chose sur l autre...
On repart, pas tres confiant. On commence alors l ascention du premier col. On sait que ca va etre long, 64km. les paysages sont de plus en plus verts, on trouve quelques nomades, puis de plus en plus. La route est magnifique. A part ces fichues voitures...
Le dernier col, on le fera sous un enorme orage. Un vent terrible qui nous oblige a stopper l assention. On est con, une fois de plus. on s arrete dans une epingle, cote exterieur, de l autre cote des rambardes... Il ne faut que quelques minutes pour qu une voiture vienne s y planter dedans, a 10 m au dessus de nous. Le mec en est sorti par le pare brise, mais au final, rien de grave, juste un peu de sang...
En suit une grande descente de 68 km, direction Bichkek. Ensuite du plat, beaucoup de circulation, et beaucoup de polution.
Bichkek, nous voila.
Derniere chose,
Assez importante pour les voyageurs.
C est au Kirghisistan, pays theoriquement le plus sur d Asie Centrale, que l on s est fait emmerder a 3 reprises par la police.
Ils nous voient de loin, nous les touristes. En plus on est jeune, c est une proie facile. Alors ils nous interpellent, "militsia, police, passeports, documents". Ok , pas de probleme, on les sorts, on les tends avec le sourir, tout va bien.
Evidement, pour eux, ce n est pas la meme chose, il y a un probleme, ca nous etonnes pas...
Ils veulent verifier si on est pas des "narcotraficants",et si "on se promene pas avec des armes"... Pourquoi pas. La premiere fois, on les ecoute.Il nous amene dans une petite salle, a l abris de tout regard. Il ouvre nos sacs, il en sort tout... rien d interressant. Il nous fouille alors, et enfin, ses yeux s eclaircissent, il trouve le porte monaie.
Il compte les billets, tous. Euros, dollars, soms. il compte et recompte, puis fini par les rendre. On recompte, et il manque de l argent. Le policier est aussi voleur. Un comble.
Heureusement, on s en est appercu, vu qu on se trinballe avec peu d argent...Mais beaucoup doivent s y faire prendre...
Et trois fois la meme chose, a bon entendeur, salut!
Encore merci a tous ceux qui nous suivent! On recoit plein de mails, pleins de messages, c est super gentil. Difficile de repondre a tous, mais on va essayer!
Nous allons partir sur les hauts plateaux kirghizes, a plus de 3000m d altitude. Le lac Son Kol, est au milieu de notre trajet. Nous aimerions y passer quelques jours, histoire de discuter avec de vrais nomades kirghizes, et arriver a dormir dans leur Yourthe grace a leur genereuse invitation... On fait suivre fil de peche, hamecons, en esperant pecher de jolies truites!
A bientot.